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Free Agency et contrats en NBA

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Si vous êtes fan de Basket et de NBA vous avez forcément entendu parler de Free Agency, de Luxury tax, de Salary cap ou d’Extension de contrat.
Mais vous vous êtes certainement dit que c’était simplement une histoire de transferts, de changement d’équipe, une sorte de mercato de la NBA sans avoir réellement cherché à comprendre quelles en sont les règles au niveau des échanges, des départs et des contrats.
Et même si ça ne vous intéresse pas vraiment, dites vous que ça peut permettre de paraître moins con à la machine à café avec les collègues au bureau !

Les fondamentaux

Avant d’aller plus loin dans ma démonstration, permettez-moi de vous présenter un petit lexique de termes à connaître.
J’en utiliserai certains dans ma rédaction et d’autres pas du tout mais il est bon de les connaître pour se mettre dans le contexte.
  • Free Agency : c’est une période qui débute au 1er Juillet de chaque année et qui permet aux franchises de recruter des joueurs appelés Free Agents (agents libres). Cette période se termine souvent au courant du mois de Février de l’année suivante, environ 2 mois avant le début des Playoffs.
  • Salary Cap : masse salariale que la NBA met en place et que les équipes sont tenues de respecter. Elle varie et augmente au fil des saisons.
  • Luxury Tax : C’est une taxe de richesse. Les franchises qui dépassent le salary cap atteignent ce qu’on appelle la « Tax Line ». Cette Tax Line sert de délimitation salariale et toute équipe qui la dépasse doit verser la Luxury Tax à la NBA.
  • Unrestricted Free Agent : Un agent libre non restreint peut signer avec n’importe quelle équipe de la ligue.
  • Restricted Free Agent : Un agent libre restreint peut quant à lui recevoir les propositions des autres franchises, mais l’équipe dans laquelle il est au moment de la Free Agency dispose d’un délai de 2 jours pour s’aligner sur la proposition de ses concurrents.
  • CBA :Collective Bargaining Agreement : C’est un contrat signé entre la ligue et les joueurs pour une durée de 7 ans. Et tous les 7 ans un nouveau contrat doit être proposé et signé par les joueurs et la ligue. Et si les négociations traînent pendant trop longtemps, le début de la saison peut être retardé voire même annulé (exemple avec le lockout de 2011 qui a fait manquer 16 matchs à la ligue).
Voilà pour les principaux termes à connaître ! Maintenant, rentrons dans les détails au sujet du Salary Cap et de la Luxury Tax.

Le Salary Cap

Les équipes disposent d’un « salary cap » (masse salariale maximum) en NBA comme les équipes de foot ont un « fair-play financier » à respecter.
Ce Cap Space est calculé par la NBA sur la base des revenus qu’elle génère à travers le monde, et le Basket professionnel étant de plus en plus populaire, il ne cessera d’augmenter au fil des ans.
Pour les franchises, grossièrement, c’est un montant maximum (somme de tous les salaires de joueurs) qu’une franchise n’a pas le droit de dépasser pendant une saison.
Le « salary cap » permet aux équipes des plus petits marchés de rivaliser financièrement avec celles des plus gros.
Pour faire simple, on impose par exemple aux Warriors de Golden State de ne pas dépasser un certain montant de masse salariale annuelle, sous peine d’être pénalisés de taxes qui se comptent souvent en dizaines de millions de dollars.
Et si la NBA impose cette limitation, c’est pour permettre aux plus petits marchés d’être compétitifs lors de la Free Agency.

Qu’est-ce que j’entends par « petits » et « gros » marchés ?

Et bien, c’est simple ! Les gros marchés sont les équipes qui rapportent le plus aux joueurs mais aussi aux propriétaires des franchises.
Ce sont aussi les franchises qui génèrent énormément de chiffre d’affaires directement et indirectement. Celles qui brassent quoi !
Directement, parce qu’elles sont obligées d’embaucher pour maintenir leurs infrastructures, pour communiquer autour de leur saison, de leurs joueurs et de leurs évènements et indirectement parce qu’elles attirent plus de monde et sont donc porteuses de chiffre d’affaires pour les activités connexes/annexes :
  • Restauration
  • Vente de goodies (maillots, accessoires)
  • Fréquentation de la ville
  • Tourisme
  • Etc…
Et ce sont aussi les franchises pour lesquelles les places de matchs se vendent à des prix bien plus élevés que celles des petits marchés.
Pour garder l’exemple, depuis 2011 les Warriors ont presque quadruplé (en moyenne) le prix des billets pour leurs matchs.

Pour garder l’exemple, depuis 2011 les Warriors ont presque quadruplé (en moyenne) le prix des billets pour leurs matchs.

Il serait donc trop peu fair play de ne pas imposer une limitation à ces franchises qui brassent le plus d’argent dans la ligue, car elles seraient les seules à pouvoir se payer toutes les stars et on se retrouverait avec 2 ou 3 grosses équipes qui domineraient et 28 ou 27 autres qui ne feraient qu’attendre la fin de la saison.

Il existe 2 types de salary cap

Le « hard cap » et le « soft cap ».
Le « hard cap » est la limite que les équipes ne peuvent absolument pas dépasser, c’est une interdiction formelle, un maximum du maximum.
En revanche, le « soft cap » est la partie la plus souple de ce maximum. Et entre le hard et le soft cap, la « tax line » pointe le bout de son nez.
Techniquement, les franchises ont le droit de dépasser le « soft cap » en contre partie de sanctions exponentiellement sévères.
Je parlerai de la « luxury tax » plus en détail dans le chapitre qui vient juste après, mais avant, prenons un exemple pour illustrer les Caps:
Cette année, les Warriors (je garde cette franchise comme exemple car c’est celle qui rassemble le plus de stars aujourd’hui) sont très nettement AU DESSUS du « soft cap ».
Pour la saison 2019-20 et avant le début de la Free Agency, les chiffres sont les suivants :
Comment lire ce tableau (disponible ici :https://www.spotrac.com/nba/golden-state-warriors/cap/) ? Pour faire simple :
  • Active Roster Cap : C’est le cap réel qui constitue la somme des salaires des joueurs ACTIFS dans l’effectif
  • Cap Hold : C’est le cap effectif des joueurs qui ne sont plus sous contrat (échangés, partis en retraite ou libérés) avec la franchise au 30 juin. Ils pèseront donc dans la masse salariale au 1er juillet jusqu’à ce que leur départ soit acté.
  • Total Cap : C’est la somme des deux caps (Active Roster Cap et Cap Hold)
  • Cap Max Space (ou plus communément appelé le Max Cap Space): C’est la différence de ce qu’il restera à l’équipe (au 1er Juillet) pour recruter, même en étant dans la Luxury Tax.
  • Practical Cap Space : C’est le cap créé avec le le Cap Hold si la somme des salaires combinés est en dessous du « hard cap ».
De toutes ces données à retenir, les deux plus importantes sont les deux dernières : Le max Cap Space et le Practical Cap Space.
Le Max Cap Space indique la santé financière de la franchise en question, le Practical Cap Space quant à lui indique ce qu’elle peut se permettre de dépenser, même en payant des pénalités financières.
Les Warriors disposent donc (à l’heure où je rédige cet article) de presque 14 millions de dollars de marge contractuelle pour recruter sur la saison 2019-20, ce qui est bien trop peu quant on connaît les ambitions de l’équipe.
Le Manager Général va devoir jongler avec cette somme (après accord avec son propriétaire) pour échanger et recruter. Pour prolonger, c’est une autre histoire. On y reviendra dans un autre chapitre avec les droits Bird, un peu plus tard, promis !
Mais aujourd’hui, le 30 Juin 2019, les Warriors ont 7 joueurs dans l’Active Roster Cap :
Et 12 dans le Cap Hold :
Si vous suivez l’actualité de l’équipe, vous comprenez maintenant un peu mieux à quoi correspond ce fameux Cap Hold (les 92 millions dont il était question plus haut).
En gros, si les Warriors décident de ne pas prolonger les contrats de ces 12 joueurs, le Cap Figure correspondant sera déduit du Cap Hold et libérera de la masse salariale. Les conséquences d’une libération de joueur sont simples :
  1. Le Practical Cap Space (pouvoir d’achat) augmentera
  2. Le Max Cap Space (dette) s’en retrouvera réduit
  3. Le montant de la Luxury Tax s’en retrouvera par conséquent réduit lui aussi
Exemple : S’il décide de partir ou si les Warriors décident de ne pas lui faire de proposition avant son départ, Kevin Durant libérera un peu plus de 38 millions de dollars de marge salariale à lui seul pour la saison prochaine.
Si vous avez bien lu le second tableau, vous avez constaté qu’il y a des noms qui ne figurent même plus dans l’effectif des Warriors, comme par exemple David West ou Matt Barnes. Et malgré leur départ, ils continuent de peser dans la masse salariale de leur ancien employeur.

Les exceptions

Il existe cependant certaines exceptions qui permettent de dépasser le Salary Cap :
  • Minimum Salary Exception : cette exception permet aux équipes de signer autant de joueurs qu’elle le souhaite au minimum salarial pour une durée maximum de 2 ans. Elle est intéressante dans le cas où cette équipe a dépensé une grosse majorité de son Salary Cap sur les contrats de 3 ou 4 joueurs et aurait atteint le maximum avec seulement 10 ou 11 joueurs. Pour pouvoir tenir une saison, une équipe a besoin d’environ 13 joueurs et peut en signer un maximum de 15. La NBA l’autorisera donc à signer des joueurs au minimum afin de pouvoir compléter son effectif.
  • Larry Bird Exception : cette exception permet de resigner un joueur, même si son nouveau contrat oblige la franchise à dépasser le Salary Cap. Seuls les joueurs n’ayant pas été coupés pendant 3 années consécutives peuvent prétendre à cette exception.
  • Mid Level Exception : un montant qui permet à toutes les équipes de NBA de signer un (ou plusieurs) joueur(s), peu importe si elles sont au dessus du Salary Cap ou non. Cette exception (environ de 9 millions en général) peut être divisée et utilisée sur plusieurs joueurs afin de mieux exploiter le Cap Hold.

La Luxury tax

Maintenant qu’on en sait un peu plus sur le Salary Cap, revenons un peu sur la Luxury Tax.
Cette taxe a été mise en place afin de permettre aux équipes de dépasser volontairement le Soft Cap.
C’est un accord défini par le Front Office de la franchise (GM et Owner (ou plutôt Gouverneur)) selon les ambitions du Coach et/ou du GM.
Si vous avez joué à NBA 2K en mode My GM, vous avez constaté qu’en début de saison, le propriétaire de la franchise pose toujours la même question : quelles sont vos ambitions pour cette saison ?
La réponse à cette question va automatiquement définir jusqu’à quel point vous aurez le droit de dépasser le Soft Cap.
Dans certaines franchises (pour les plus petits marchés), cette limite est quasi inexistante, on vous accordera 3 ou 5 millions de dollars dans la Luxury Tax.
Pour d’autres (les plus gros marchés), on vous accordera des dizaines de millions de dollars, voire même (et ce quand vous aurez fait vos preuves), l’intégralité du Hard Cap, mais c’est rare, le jeu reste un tant soit peu logique et réaliste !

Mais où va l’argent de cette taxe ?

Les franchises versent ces sommes directement à la NBA qui va ensuite les redistribuer à parts égales entre toutes les autres franchises qui n’ont pas dépassé la Tax Line, et qui ne sont par conséquent pas imposables.
C’est en partie pourquoi les propriétaires n’aiment pas vraiment payer cette taxe, car même si elle finit rarement dans les poches des concurrents directs (qui sont bien souvent eux aussi dans la Luxury Tax), c’est toujours dur d’avoir à verser 86 millions de dollars de pénalités comme l’ont fait les Cavs entre 2015 et 2018.

Les contrats joueurs

Vous avez souvent entendu parler de contrats max. Cette notion est bien souvent mal assimilée.
Le contrat max ne veut pas dire que l’on donne au joueur ce qu’il vaut réellement (enfin, en général on ne donne pas le max à un 6ème homme, plutôt à un FP).
Du côté des franchises, ce montant est calculé en grande partie sur la base d’un pourcentage du Cap Space total. Et si vous avez lu le début de mon article, je vous expliquai que ce Cap Space évolue au fil des saisons.
Il est donc tout à fait normal de constater qu’année après année, le montant des salaires deviennent de plus en plus impressionnants.
Ce pourcentage est défini comme suit :
  • Si le joueur a plus de 6 ans d’expérience, il peut prétendre à 25 % du Cap Space
  • Si le joueur a plus de 10 ans d’expérience, il peut prétendre à 35 % du Cap Space
C’est pour cette raison qu’un joueur sortant de son contrat de rookie à qui on proposera un max aura contrat max plus petit que celui d’un joueur considéré comme vétéran.

Une autre exception, la « Derrick Rose Rule »

La « Derrick Rose Rule » permet à un joueur ayant moins de 6 ans d’expérience de bénéficier d’un contrat max à hauteur de 30 % du Cap Space s’il remplit l’un des 3 critères suivants:
  • S’il a été élu MVP
  • S’il a participé à 2 all-star games
  • S’il a été nommé dans une All-NBA team 2 fois

La Designated Player Extension

Cette exception, comme les Bird Rights, est une règle qui permet à une équipe de garder le dessus lors de la Free Agency en ayant le droit de proposer un contrat différent de ce qu’une autre équipe pourrait faire.
Comment ça marche ? C’est simple !
Quand une équipe re-signe l’un de ses joueurs, elle a la possibilité de proposer un contrat de 5 ans, alors que si ce même joueur quitte son équipe à la Free Agency, sa nouvelle équipe ne pourra lui proposer qu’un contrat de 4 ans maximum.

Conclusion

Avec ce petit mémo vous devriez aborder les Free Agencies avec plus d’assurance et j’espère vous aider à comprendre un peu mieux comment fonctionne cette ligue qui au final n’est rien d’autre qu’un business à l’échelle mondiale !
P.S.: si certaines informations sont incorrectes ou plus à jour, n’hésitez pas à me le faire savoir !

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