C’était il y a tout juste 9 ans: le 7 Juin 2012, LeBron James réalisait l’une de ses meilleures performances en carrière: 45 points, 15 rebonds, 5 passes et 73% de réussite pour un game 6 de folie face aux Celtics de Boston.
Un titre à tout prix pour les C’s
Le contexte de cette série était assez particulier, pour ne pas dire tendu pour tout le monde.
Au début des années 2010 et principalement suite à l’arrivée de LeBron en Floride, la rivalité entre Miami et Boston naissait et si vous avez suivi la NBA à cette époque, ou si vous êtes fan des Celtics, vous le savez déjà, LeBron James a toujours été détesté dans le Massachussetts et pas qu’un peu.
Pour les Celtics qui avaient perdu en finale 2 ans auparavant face aux Lakers de Kobe, la mentalité des fans comme des joueurs était au paroxysme du « do or die ».
Paul Pierce et Kevin Garnett n’étaient déjà plus ceux qu’ils étaient dans leurs années fastes, les premiers signes d’une retraite inévitable apparaissaient et tout le monde le savait: 2012 devait absolument être l’année des C’s, c’était très certainement leur dernière chance de remporter un autre titre, avant très longtemps…
Du côté de Miami ils avaient déjà sorti les Celtics aux Playoffs l’année d’avant (4-1), ils auraient donc pu être plus en confiance, mais cette fois c’était différent.
Déjà parce que le Heat revenait d’une défaite humiliante en finale de Playoffs face aux Mavs du grand Dirk mais aussi parce qu’ils avaient perdu les 3 matchs de saison régulière face à ces mêmes Celtics.
Un début de série mémorable
Malgré l’absence de Chris Bosh, le Heat de Miami avait bien commencé la série et prenait la direction de Boston avec 2 victoires en poche et qu’on se le dise ou qu’on se le rappelle, les pronostics étaient déjà tous en faveur de LeBron et de ses coéquipiers, déjà finalistes l’année d’avant, avant le début de la série.
Mais absolument personne n’aurait pu prédire que le trio Garnett, Pierce et Rondo ferait tout pour sauver les meubles lors des 3 matchs suivants.
L’arbitrage a très souvent été en défaveur des Celtics sur le début de la série, on se souvient des actions très mitigées de Dwyane Wade sur Rajon Rondo ou sur Kevin Garnett durant le game 2.
Les Celtics perdent 2 à 0 et rentrent chez eux et c’est là que les choses se sont compliquées pour les Floridiens.
Il faut avouer que de jouer un game 3 à Boston, dans ce contexte bien particulier de guerre, de rivalité entre les deux équipes et de convoitise du titre, s’annonçait très compliqué pour Miami et comme Ray Allen l’a déclaré des années plus tard: « le Heat avait peur des Celtics ».
Pour résumer les games 3, 4 et 5 en quelques lignes: Chris Bosh manquait le game 3 ainsi que le game 4 mais son retour au game 5 n’a pas changé grand chose: les Celtics étaient bien décidés à aller en finale cette année là et il était hors de question pour eux qu’ils sortent une fois encore face à LeBron.
Un game 6, synonyme d’élimination directe, dans l’histoire…
Se pointer de nouveau à Boston après avoir perdu à domicile face aux 4èmes de conférence avec une série ramenée à 3-2 pour les Celtics alors qu’ils étaient favoris pour le titre, c’était tout sauf synonyme de formalité pour le Heat et là les enjeux étaient clairs pour LeBron et ses coéquipiers: Win or Go Home!
Je me souviens parfaitement de ce qui se disait sur LeBron et le Heat, tout le monde (ou presque) espérait son élimination, tout le monde voulait que le Heat de Miami perde et ne remporte pas le 2ème titre de son histoire, surtout pas avec LeBron.
Quand je dis tout le monde, je parle principalement des fans des Cavs qui lui en voulaient toujours d’être parti sans avoir apporté son premier titre à la ville, de ses « haters » et des fans des Celtics, bien évidemment ! 😄
Mais ce jour là LeBron enclencha ce fameux mode « cyborg », celui qu’on l’avait déjà vu enclencher plusieurs fois auparavant et ses victimes s’en souvenaient encore.
45 points, 15 rebonds, 5 passes et 73% FG… Que dire de plus ?
Pour la première fois de sa carrière, LeBron se rachetait une image et redorait son blason. Blason qui avait été bien sali suite à son départ de Cleveland et encore plus après la défaite en finale face aux Mavs.
Mais enfin il retrouvait cette image du joueur que tout le monde craignait, que tout le monde respectait, les joueurs et les coachs les premiers, les fans ensuite.
Il était impossible de le détester à ce moment là, parce que sa prestation était digne d’un gala de soirée auquel il avait convié tous les journalistes, tous ses détracteurs et toute la planète NBA et ça faisait longtemps qu’on n’avait pas vu un joueur martyriser, littéralement, une équipe au complet sur un match de Playoff, encore moins sur un match à élimination directe.
Les fans des Celtics, qui le détestaient déjà, le haïssaient encore plus, mais plus pour les mêmes raisons.
Cette fois c’est parce que ce gars là était tout simplement inarrêtable, parce que sportivement il faisait ce que personne d’autre n’était capable de faire et que c’était injuste pour eux qui espéraient déjà leur 18ème titre, un peu trop tôt…
Sa performance et son adresse mid-range étaient dignes des écoles de basket ou de NBA 2K, insolente pour les Celtics et les statistiques parlent d’elles-mêmes: il venait de réaliser ce qui était alors la meilleure performance aux Playoffs en 45/15 depuis Wilt Chamberlain en 1964, c’est dire…
Et après ?
A l’issue de ce match, les Celtics étaient désemparés et n’ont jamais vu le jour sur le game 7 qui a suivi. Le Heat se qualifiait pour les finales et remportait le second titre de son histoire quelques jours plus tard face au Thunder de Kevin Durant.